Les États-Unis et le Royaume-Uni ont annoncé jeudi une nouvelle alliance économique pour répondre aux défis géopolitiques et, surtout, aux ambitions du régime chinois.
« Aujourd'hui, nous avons signé la Déclaration de l'Atlantique. C'est une nouvelle alliance économique pour une nouvelle ère, quelque chose qui n'a jamais été convenu auparavant », a déclaré Sunak.
Comme d'autres alliés des États-Unis, le Royaume-Uni s'inquiète des conséquences de la loi sur la réduction de l'inflation de Biden, qui comprend une aide d'un million de dollars pour l'industrie de l'énergie verte, ainsi que la dynamisation de l'industrie nationale et des produits fabriqués aux États-Unis. En ce sens, Sunak a obtenu des exceptions pour les industriels britanniques.
Entre autres choses, le texte établit que les deux pays commenceront à négocier un accord commercial sur les minéraux critiques, qui sont essentiels pour fabriquer des panneaux solaires aux véhicules électriques et dont l'extraction et la transformation sont contrôlées presque entièrement par la Chine.
Côté défense, le président américain a promis d'ouvrir l'accès au marché américain aux industries britanniques pour pousser le développement d'armes sophistiquées comme les missiles hypersoniques.
L'accord entre les deux pays couvre également l'intelligence artificielle, la sécurité énergétique et les chaînes d'approvisionnement.
En fait, il y a quelques heures à peine, le gouvernement britannique a annoncé qu'il organiserait à l'automne prochain le premier sommet international pour évaluer les risques et les opportunités de l'intelligence artificielle, un sujet sur lequel les États-Unis et l'Union européenne ont déjà ouvert un dialogue , mais auquel Londres n'a pas participé aussi activement car il ne fait pas partie du club communautaire.
La "Déclaration de l'Atlantique" comprend également l'engagement de Biden et Sunak à travailler ensemble dans le domaine de l'informatique quantique, de la protection de la propriété intellectuelle et de la fabrication de semi-conducteurs , un autre domaine dans lequel la Chine détient le leadership mondial.
Lors de la conférence de presse, les deux dirigeants ont précisé que l'un des objectifs de leur alliance est de veiller à ce que les nouvelles technologies ne soient pas utilisées par des régimes autoritaires pour nuire aux démocraties du monde.
Sunak a spécifiquement nommé la Chine et la Russie, les réprimandant pour "avoir profité" de l'ouverture de l'Occident pour "voler" la propriété intellectuelle et utiliser les nouvelles technologies à des fins répressives.
Malgré l'importance de la "Déclaration de l'Atlantique", le texte est loin de l'accord de libre-échange pour lequel le Royaume-Uni fait pression depuis son départ de l'Union européenne (UE) en 2020.
Au lieu d'un accord commercial couvrant l'ensemble de l'économie, le texte signé ce jeudi établit des pactes commerciaux par secteurs et vise à encourager les investissements privés entre les deux nations.
En tout cas, le texte représente une petite victoire pour Sunak, qui tire un résultat concret de sa visite à Washington.
Outre les questions commerciales, les deux dirigeants ont réaffirmé leur attachement à la "relation spéciale" qui unit historiquement les deux nations, particulièrement proches non seulement sur le plan politique et économique mais aussi sur le plan culturel.
De plus, la relation entre Biden et Sunak s'est resserrée ces derniers mois en raison de leurs points de vue similaires sur la guerre en Ukraine.
Les États-Unis et Londres dirigent l'acheminement de l'aide militaire à l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe en février 2022 et se coordonnent pour former les pilotes ukrainiens à l'utilisation d'avions de combat de quatrième génération, y compris des F-16. .
(Avec des informations de l'AFP et de l'EFE)
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