Ces dernières années, le pays est devenu le territoire idéal pour les entreprises technologiques, qui ont décidé d'implanter leurs centres de données sur la péninsule. L’année 2022 a marqué un avant et un après pour ce type de centres. Microsoft, Meta et Oracle ont jeté leur dévolu sur la région pour y implanter leur région cloud (comme on appelle ces infrastructures), avec un investissement de plusieurs millions de dollars et un large éventail d'emplois.
Le marché des centres de données est là pour rester. Son essor a commencé en 2020, et depuis, on assiste à un boom des inaugurations de ce type d'infrastructures, avec 36 nouvelles constructions en quatre ans . Des localités comme Madrid, la Catalogne et l'Aragon occupent l'espace dans lequel se trouvent ces centres de données, bien qu'ils soient répartis sur tout le territoire national.
Et ces chiffres vont continuer à croître, puisque l’installation de nouvelles infrastructures est attendue dans les années à venir. Microsoft a déjà annoncé l'année dernière son intention de construire un campus de centres de données également en Aragon , afin de fournir des services cloud intelligents aux entreprises et aux organismes publics. Ce nouveau projet pourrait ajouter 8,4 milliards d'euros au PIB national et 264 millions au PIB régional, selon l'entreprise. Et pas seulement : la multinationale a conclu un accord de collaboration avec le gouvernement espagnol sur l'intelligence artificielle , accompagné d'un investissement qui atteindrait 2,1 milliards, le plus gros investissement de Microsoft en Espagne depuis son arrivée dans le pays il y a plus de 37 ans.
Méta, Oracle et Google
Meta est une autre entreprise technologique qui a trouvé l’espace idéal en Espagne pour installer ses centres de données. Plus précisément, l'entité qui possède les réseaux sociaux avec le plus d'utilisateurs (Instagram, WhatsApp et Facebook) a manifesté son intérêt pour Talavera de la Reina comme territoire sur lequel implanter son méga centre de données, avec un investissement de 1 000 millions d'euros et un large offre d'emploi.
Au plus fort de cette tendance, Oracle a décidé de rejoindre d'autres entreprises technologiques et de planter également son drapeau sur le sol espagnol avec une région cloud . L'objectif de l'entité était de répondre aux exigences de souveraineté et de protection des données, ainsi que de promouvoir l'innovation et la numérisation des entreprises espagnoles et de l'administration publique. L'infrastructure a ouvert ses portes dans la capitale, grâce aux installations de Telefónica.
Le plus grand moteur de recherche au monde, Google , ne voulait pas non plus être laissé pour compte sur ce marché des centres de données et il a fait il y a deux ans une apparition remarquée sur le sol espagnol avec un centre de données situé à Alcalá de Henares, qui devait générer 1,3 milliard d'euros de PIB espagnol jusqu'en 2027 et plus de 10 000 emplois par an.
La stratégie du gouvernement
Le gouvernement cherche non seulement à promouvoir cette industrie afin que les entreprises installent leurs centres, mais il souhaite également développer sa propre infrastructure . Le pays veut être à la tête de l'Europe et pour cela, il a besoin d'une feuille de route qui comprend les différentes lignes qu'il doit aborder, renforcer et améliorer pour profiter de l'opportunité qu'offre l'IA pour la transformation économique, ainsi que des moyens de financement. C'est pour cette raison que le ministère de la Transformation numérique et de la fonction publique, dirigé par José Luis Escriva , a élaboré une stratégie sur cet outil technologique qui a été approuvée lors du Conseil des ministres du mardi 14 mai, qui sera accompagnée d'un financement de 2,1 milliards d'euros .
Parmi les objectifs de ce plan, l'Espagne cherchera à renforcer sa capacité de stockage durable grâce à des centres de données respectueux de l'environnement, étant donné que ce type de technologie nécessite une grande quantité d' énergie et d'eau . En ce sens, et en collaboration avec le ministère de la Transition écologique et du Défi démographique, il travaille sur un arrêté royal pour la régulation de ces centres . Des sources ministérielles précisent que ces infrastructures ont des besoins en « haute tension », c'est pourquoi elles nécessitent une « distribution sur tout le territoire ».