
Les progrès technologiques ont doté les cybercriminels d’ outils de plus en plus sophistiqués, et à l’ère de l’intelligence artificielle (IA), les femmes sont confrontées à une menace croissante de violence numérique.
La technologie Deepfake - la vidéo, une image ou un son généré qui imite l'apparence et le son d'une personne - a permis la création de fausses images, vidéos et voix d'une précision troublante, et les statistiques montrent que l'IA est utilisée de manière alarmante dans le domaine de la violences de genre.
Outils pour générer du contenu pour adultes
Selon un rapport de Home Security Heroes, environ un outil deepfake sur trois est utilisé pour générer du contenu pour adultes à l’aide de techniques de manipulation de l’IA. Ce fait met en évidence une augmentation inquiétante de l’exploitation de la technologie pour porter atteinte à la vie privée et à la dignité des femmes.
Récemment, un cas a été révélé qui a choqué la communauté étudiante du Mexique. On a découvert qu'un étudiant de l'École Supérieure de Commerce et d'Administration IPN avait en sa possession plus de 20 000 photos de ses camarades de classe, toutes modifiées avec l'IA, qui ont été vendues dans des groupes Telegram.

Cet incident a mis en évidence la nécessité urgente de lutter contre la violence numérique et son impact sur la vie privée des personnes.
Des personnalités publiques ont été victimes
En outre, des personnalités publiques telles que la chanteuse espagnole Rosalía et la journaliste costaricienne Johanna Villalobos ont été victimes de la création et de la diffusion de fausses images générées par l'IA, ce qui montre que personne n'est à l'abri de cette menace.
Pour lutter contre ce problème, le Mexique a promulgué la loi Olimpia en 2021, un ensemble de réformes législatives visant à reconnaître et à punir la violence numérique et les crimes contre l'intimité sexuelle.
Par ailleurs, le Conseil citoyen pour la sécurité et la justice du CDMX a noué une alliance avec la plateforme StopNCII.org pour aider ceux qui craignent que leurs images intimes puissent être partagées sans leur consentement.
Le fonctionnement de StopNCII.org est simple : les utilisateurs peuvent télécharger leurs images ou vidéos intimes sur la plateforme, qui crée ensuite une empreinte numérique sécurisée appelée hachage. Une fois le processus terminé, les utilisateurs reçoivent un numéro de dossier et un code PIN pour vérifier l'état de leurs images.

Les entreprises reçoivent également des alertes qui leur permettent de détecter et de bloquer toute tentative de partage de ces images sans consentement.
Selon les données fournies par le Conseil citoyen, de 2020 à ce jour, un soutien a été apporté à plus de huit mille victimes de violence numérique. Les rapports pour 2023 montrent une augmentation alarmante de 64 % par rapport à 2022.
Les principaux types de violence numérique sont la sextorsion (62 %), l'usurpation d'identité (27 %) et la cyberintimidation (7 %). Concernant la répartition par sexe, 69% des victimes sont des femmes, tandis que 31% sont des hommes.
Des délits très courants
Les délits de vente de « packs », de sextorsion et de cyberintimidation sont les plus courants chez les femmes, tandis que les hommes sont principalement victimes d'usurpation d'identité, d'escroquerie amoureuse et d'abus liés aux jeux vidéo.
Il est important de noter qu'il existe des lois qui punissent ces crimes à Mexico, notamment la violation de la vie privée sexuelle, la pornographie et le vol d'identité, avec des peines allant de 1 à 14 ans de prison.
Pour lutter contre la violence numérique, il est recommandé à la population de maintenir ses appareils à jour et de ne pas télécharger de programmes d'IA qui ne sont pas officiels. L’IA peut également être utilisée de manière positive pour reconnaître les détails des communications et des transactions illicites.

Limiter l'accès aux médias sociaux et utiliser des outils tels que la recherche d'images inversée de Google peut contribuer à protéger la confidentialité en ligne. De plus, les victimes et les témoins sont encouragés à signaler tout acte de violence numérique à la Safety Line et au Trusted Chat au numéro 55 5533 5533.
La violence numérique est une menace réelle qui touche des personnes de tous les domaines de la société. Il est essentiel de s’attaquer efficacement à ce problème, non seulement par la législation, mais également par la sensibilisation et la collaboration de la société dans son ensemble.