
Paris, 17 mai (EFE).- Le Conseil de l'Europe, qui rassemble 46 États européens (dont 27 de l'UE), a annoncé ce vendredi l'adoption de ce qu'il considère comme le premier traité international juridiquement contraignant pour réglementer l'intelligence artificielle (IA). ).
"Cet accord, également ouvert aux pays non européens, établit un cadre juridique qui s'applique à l'ensemble du cycle de vie des systèmes d'IA et se concentre sur les risques qu'ils peuvent comporter, tout en promouvant une innovation responsable", a déclaré le Conseil de l'Europe, après les 46 ministres des Affaires étrangères de l'organisation ont adopté le traité à Strasbourg.
Cet accord international oblige les États signataires à mettre en œuvre des mesures pour "identifier, évaluer, prévenir et atténuer les risques possibles" de l'IA - tant dans le secteur public que privé - notamment lorsque l'utilisation de cette technologie peut présenter "des risques incompatibles avec les normes des droits de l'homme".
De même, les États doivent « contrôler que ces systèmes d’IA respectent l’égalité, y compris l’égalité des sexes, préviennent les discriminations et protègent la vie privée ».
Le traité aura également pour mission d’empêcher que l’IA soit utilisée pour « attaquer les institutions et processus démocratiques, dans le respect des principes de séparation des pouvoirs ».
L'accord réglementaire a été élaboré au cours des deux dernières années grâce à un comité auquel ont participé des membres des 46 États du Conseil de l'Europe, ainsi que 11 autres pays : Argentine, Australie, Canada, Costa Rica, Vatican, Israël, Japon. , le Mexique, le Pérou, les États-Unis et l'Uruguay.
Des représentants du secteur privé, de la société civile et du monde universitaire ont également été pris en compte.
La convention-cadre sur l'IA, qui sera ouverte à la signature le 5 septembre lors de la conférence des ministres de la Justice à Vilnius, sera mise en œuvre de deux manières.
Soit les signataires choisissent de s'en tenir aux dispositions telles qu'elles figurent dans le traité réglementaire, soit ils s'engagent à mettre en œuvre d'autres mesures comparables à celles du document, pour autant qu'elles protègent « les droits de l'homme, la démocratie et l'État de droit ». .
Ces deux modalités d'adoption ont été proposées en raison de la « disparité des systèmes juridiques des différents pays » qui composent l'accord.
Le Conseil de l'Europe a expliqué que le traité sera doté d'un mécanisme de suivi "pour garantir sa mise en œuvre efficace".