Les scientifiques pensent également que le test peut être appliqué à des échantillons déjà extraits dans le passé, comme ceux collectés par le rover Curiosity avec son instrument Sample Analysis Mars (SAM), simplement en l'ajustant à leurs protocoles respectifs.
« L'une des grandes avancées de ce travail est qu'il utilise des données collectées par des instruments déjà présents sur divers engins spatiaux. Ainsi, les données qui existent déjà sur Mars peuvent être envoyées à cet algorithme et nous donner une réponse positive ou négative", a expliqué Cleaves.
L'équipe est déjà en contact avec des institutions qui ont collecté des échantillons et des données et affirme qu'elles avancent rapidement pour commencer à réaliser les premières analyses dans les mois à venir.
Le Dr Robert Hazen, qui a dirigé avec Cleaves le groupe de sept scientifiques qui ont développé le test, a déclaré dans un communiqué que « cette méthode analytique a le potentiel de révolutionner la recherche de la vie extraterrestre ».
"Cela approfondit également notre compréhension de l'origine et de la chimie de la vie la plus ancienne sur Terre", a-t-il ajouté.
Le test utilise le modèle moléculaire révélé par l'utilisation de la pyrolyse avec chromatographie en phase gazeuse (qui sépare et identifie les composants de l'échantillon) et spectrométrie de masse (qui établit le poids moléculaire de ces composants).
Après avoir entraîné l’IA développée par les scientifiques à l’analyse moléculaire de 134 échantillons de carbone dont l’origine biotique ou abiotique est connue, l’algorithme peut désormais détecter des différences minimes dans les modèles moléculaires pour déterminer l’origine de l’échantillon.
"Avec 90 % de certitude", insiste Cleaves.
Le scientifique américain a ajouté que non seulement l'IA est capable de distinguer ou non l'origine biologique, mais aussi si l'échantillon présente des traces de vie passée qui ont été altérées par des processus géologiques, comme le charbon de bois, le pétrole ou l'ambre.
L’utilité du test ne se limite pas à déterminer la présence de vie sur d’autres planètes ou corps célestes. La méthode permettra également de révéler, par exemple, quand la vie a commencé sur Terre ou l'origine de mystérieuses roches terrestres vieilles de plusieurs millions d'années.
« Nous recevons des échantillons de toute l'histoire de la Terre pour déterminer si nous pouvons distinguer l'apparence de différents types d'organismes avec une histoire géologique. Il existe des échantillons provenant des premières étapes de l'histoire de la planète qui font l'objet d'un débat quant à savoir s'il s'agit d'échantillons de vie ou non », a déclaré Cleaves.
Le groupe de sept scientifiques, financé par la Fondation John Templeton et dirigé par Cleaves et Hazen, de la Carnegie Institution for Science, a publié ses conclusions ce lundi dans la revue scientifique Proceedings of the National Academy of Sciences.
Les scientifiques estiment que leur test permettra aussi potentiellement de découvrir une vie extraterrestre totalement différente de celle qui existe sur Terre.
« Ces résultats signifient que nous pourrions être en mesure de trouver une forme de vie sur une autre planète, même si elle est très différente de la vie telle que nous la connaissons sur Terre. Et si nous trouvons des signes de vie ailleurs, nous pourrons dire si la vie sur Terre et sur d’autres planètes provient d’une origine commune ou différente », a conclu Hazen.
(Avec informations de l'EFE)